Alors que le consensus fait défaut entre l’Union européenne et les fabricants de voitures quant à un calendrier bien défini pour la transition vers l’électricité, Le Figaro esquisse un tableau de ce que pourraient être les véhicules du futur pour les citoyens français. Qu’entreverrons-nous sur les trajets de vacances en 2035? Des modèles flambant neufs et électriques ou encore des véhicules à combustion? Tandis qu’Ursula von der Leyen plaide en faveur de la première option, Luca de Meo, à la tête de Renault et président du lobby européen des fabricants (ACEA), appelle à la modération. «Nous avons besoin de plus de flexibilité dans ce calendrier», a insisté le dirigeant de la célèbre firme automobile française dans un entretien accordé au journal Les Échos. À peine une semaine auparavant, le jeudi 18 juillet, Ursula von der Leyen, avait réasserté sa position en faveur du maintien du calendrier de la transition du parc automobile européen vers l’électrique. Selon le calendrier établi par Bruxelles, les fabricants ne pourront plus commercialiser de véhicules à combustion à partir de 2035. Une révolution sans égale pour le parc automobile français. Le Figaro fait un état des lieux des véhicules qui arpentent actuellement les routes de l’Hexagone.
D’après les chiffres du Ministère de la Transition écologique, plus de 38,9 millions de véhicules seraient en circulation en France. Les automobilistes français possèdent majoritairement une voiture citadine (30%), une berline (15%) ou un SUV (10%). En matière de motorisation, une grande partie des Français continue de garnir leur réservoir dans les stations-service. Le parc automobile français est constitué à 93,4% de voitures à moteurs à combustion. Bien que le chiffre décroît, 53% de ces véhicules fonctionnent toujours au diesel. Les voitures électriques (VE) ou hybrides ne représentent quant à elles que 3,2% du parc français. Cependant, la proportion des VE dans les ventes connaît une progression constante année après année. «Le marché des voitures électriques, boosté depuis plusieurs années par un bonus écologique à l’achat, progresse sensiblement depuis 2021 (13,1% des immatriculations en 2022)», soulignait le ministère de la transition écologique dans un rapport publié en novembre dernier. À compter du 1er janvier 2023, un acheteur d’un véhicule électrique neuf peut bénéficier d’une aide s’élevant jusqu’à 7000€.
Malgré ces incitations financières, passer de «10% de part de marché pour les VE à 100% en seulement douze ans, c’est vraiment très difficile», avertit Luca de Meo. L’homme d’affaires à la tête de Renault milite ainsi pour un report de l’échéance ou une révision à la baisse du quota de 100% de véhicules électriques à vendre en 2035. Cette lutte d’influence entre les fabricants automobiles et Bruxelles s’inscrit dans un climat particulièrement fluctuant des ventes de voitures neuves. En France, le nombre d’immatriculations de véhicules neufs a reculé de 3% entre mai 2023 et mai 2024. Ces cinq dernières années, elles ont plongé de près de 27%. De fait, l’âge moyen des voitures en circulation s’est accru et atteint aujourd’hui 10,8 années. Selon les informations publiées par AAA Data, 30% des véhicules du parc automobile ont un âge supérieur à 15 ans, 13% dépassant même les 20 ans.
